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 MERLIMONT, MEMOIRE & PATRIMOINE

Quatre moulins à vent... (mise à jour 1er décembre 2018)

-1er décembre 2018 :

Dans notre article du 20 octobre, nous avons évoqué le tableau "Moulin de Merlimont" de Pierre-Emmanuel Damoye.

Le moulin de Merlimont de Pierre-Emmanuel Damoye (le moulin Boulanger)

Le moulin de Merlimont de Pierre-Emmanuel Damoye (le moulin Boulanger)

Dans la Gazette anecdotique (numéro 11 du 15 juin 1879), nous avons trouvé une évocation de ce tableau qui a reçu une médaille dans un salon de 1879 :

 

Pierre-Emmanuel Damoye est né à Paris en 1847 et il est décédé en 1916.

En 1879, il peint le "Moulin de Merlimont", une peinture à huile aujourd'hui présente dans les collection du Musée d'Orsay.

Dimension de cette toile :

-H : 155 cm

-L : 245 cm

-20 octobre 2018 :

 

MERLIMONT ET SES QUATRE MOULINS A VENT

 

Il y a fort longtemps maintenant, les moulins à vent faisaient partie intégrante du paysage de nos campagnes. Aussi, nous nous sommes posés une question : y-avait-il un ou des moulins à Merlimont ?

Premier indice : à Merlimont, on trouve une Impasse du Moulin, une Plaine du Moulin...

Second indice : un tableau Pierre-Emmanuel Damoye évoque Le Moulin de Merlimont...

Et puis, nous avons  trouvé un extrait des dossiers historiques et archéologiques de la Société des Amis du passé de Berck-sur-Mer de 1969. Un texte signé Louis SIAME y évoque l'existence de quatre moulins à Merlimont.

Un ouvrage de Philippe VALQ "Les Moulins du Pays de Montreuil", publié en 1981 évoque, lui-aussi l'existence de ces quatre moulins à vent.

Ainsi, à la lecture de ces deux sources, on découvre qu'il était possible  à Merlimont d'apercevoir  deux moulins à vent sur la route Nationale 40, à droite entre Etaples et Berck, après le hameau d'Epy… dans un paysage de dunes et de marais.

 

Un premier moulin, le plus proche de la route, fonctionnait encore en 1880. Il avait la forme d'une tour à huit côtés surmontés d'un toit tournant de forme ronde orientant les ailes au vent.

Au dessus du soubassement de pierre se dressait le corps même du moulin, une tour octogonale en bois, plus étroite au sommet, et que surmontait un toit rond, mobile, couvert d'ardoises, traversé à la base par l'axe des ailes en bois de pommier, au milieu de deux petites avancées en forme de fenêtre en arc brisé. Ce toit était orientable à partir du sol, à l'aide d'un madrier de frêne fixé en arrière de ailes. Un solide escalier de bois donnait accès à une porte percée à l'opposée des vents dominants. les grandes ailes supportaient la voilure de grosse toile dont la surface variait selon la force des vents.

 

Un second moulin s'élevait en retrait du premier, un peu plus loin vers l'Est au lieu dit le Bout d'en Bas. Il fut probablement construit vers 1830...

Plus loin, en traversant le village aux maisons basses, dont la plupart étaient couvertes de chaumes, on arrivait au lieu dit la Plaine à Baudets. Une étroite bande de pâturage bordée à l'Ouest par les dunes et les garennes où paissaient les ânes dont la plupart des habitants de Merlimont se servaient pour leurs déplacements et leurs transports. A droite de la route, s'étendait une autre plaine qui porte aujourd'hui encore le nom de Plaine du Moulin, puis une dune et, au delà, les marais jusqu'à l'horizon fermé par ma colline de Saint-Josse.

Ces deux premiers moulins durent disparaitre avant la Première Guerre mondiale...

Les deux moulins dits "Moulins Guilbert"

Les deux moulins dits "Moulins Guilbert"

Au détour de ces lieux tourmentés par le vent, on pouvait trouver un troisième moulin, le plus ancien. D'origine seigneurial, il fut le seul jusqu'au dernier quart du XVIIIème siècle. Il se trouvait dans la plaine dite du moulin et il appartenait  aux de La Haye, alliés aux de Forceville, seigneurs de Merlimont.

Un grand moulin aux ailes gigantesques qui fut certainement le plus anciens des moulins de Merlimont. Il était de section carrée, le pivot se trouvait à la base de la charpente soutenu par des troncs d'arbres reposant contre une maçonnerie de pierre, de sorte que pour le placer face au vent, il fallait le tourner d'un bloc à l'aide d'un madrier fixé à la base, à l'opposé des ailes. Un escalier en bois y donnait accès... Ce moulin fut abandonné puis détruit au début du 20ème Siècle.

Le moulin seigneurial

Le moulin seigneurial

Enfin, en arrivant aux confins de Merlimont, en bordure de Cucq, on trouvait un quatrième moulin,  érigé en 1775. Le moulin de Maître Boulanger était du même modèle que les deux premiers, érigé sur une butte dans le prolongement de la maison du meunier. Le moulin cessa de fonctionner aux environs de 1880 aurait eu plus de 200 ans d'existence.

 

Les moulins à vent ont disparu de nos paysages conclue Louis SIAME… Ils ont été tués par le progrès et avec eux, le pénible travail qu'exigeait leur fonctionnement aussi bien pour alimenter la meule que pour livrer la farine, à dos d'ânes ou de mulets, car tous les meuniers n'étaient pas pourvus de charrettes. Ils livraient la farine souvent à plus de cinq kilomètres, cheminant à côté de la monture chargée de deux sacs.

Le moulin de Merlimont de Pierre-Emmanuel Damoye (le moulin Boulanger)

Le moulin de Merlimont de Pierre-Emmanuel Damoye (le moulin Boulanger)

Sources :

-dossiers historiques et archéologiques de la Société des Amis du passé de Berck-sur-Mer de 1969 (texte de Louis SIAME) 

-Les Moulins du Pays de Montreuil" de Philippe Valq (1981 - Imprimerie du moulin à Saint-Josse)

-Photos en N&B : extraites de l'ouvrage de Philippe VALQ

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