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 MERLIMONT, MEMOIRE & PATRIMOINE

La Mairie de Merlimont - 1 : son installation

     La Révolution Française a impacté Merlimont comme tous les territoires français. Les communes sont créées par une loi du 14 décembre 1789 et les départements en 1790. Il y a autant de communes que de paroisses. Les biens de la Noblesse et du clergé sont confisqués, « nationalisés » dirait-on aujourd’hui, puis vendus. Les biens des Forceville, seigneurs de Merlimont, furent vendus aux enchères publiques. Pour les biens du clergé, concernant Merlimont il s’agit des biens de la fabrique (1 bien de la paroisse), des biens de l’abbaye de St Josse à Merlimont- la Capelle (une ferme avec ses dépendances et une église). Merlimont perdra le hameau de la Capelle qui sera rattaché à la commune de St Josse et sera agrandie du hameau d’Epy. 

 

Les registres d’Etat civil sont transférés de l'Église à l’État, des prêtres aux maires, substituant la notion de commune à celle de paroisse. Les actes sont désormais signés par l’officier d’État civil. Le divorce est autorisé.

La  loi du 22 pluviôse VIII (11 février 1800) établit l’administration communale à l’échelon de la commune (et non plus du canton comme auparavant). L’agent municipal porte le nom de maire. Pour les communes de moins de 5 000 habitants, comme c’est le cas pour Merlimont, les maires sont choisis par le Préfet parmi les conseillers municipaux qui sont élus par un système complexe de présélection sur des listes de notabilités.

A compter du 2 pluviôse an IX (22 janvier 1801), le maire est chargé seul de l’administration de la commune et les conseillers ne seront consultés que lorsqu’il le jugera utile.  A partir de fructidor an X (septembre 1802), les conseillers sont en place pour 10 ans, le maire et son adjoint, pour 5 ans.

Ce pouvoir absolu du maire sera exercé jusqu’en 1867.

La loi a aussi instauré « une écharpe aux trois couleurs de la nation, bleu, rouge et blanc, attachée d’un nœud, et ornée d’une frange couleur d’or pour le maire, blanche pour les officiers municipaux ».

Le personnel municipal se limite à un secrétaire de mairie (poste attribué en général à l’instituteur) et un garde champêtre. Le secrétaire doit noter les délibérations du conseil et rédiger les actes d’état civil. Le responsable du registre devra donc être choisi pour sa compétence : savoir lire et écrire, être appliqué et consciencieux.

Et maintenant, comment se met donc en place la municipalité merlimontoise ?

 

La première Mairie de Merlimont : 

«  la maison commune »

 

                   L’église St Nicolas et la maison commune - Coll. Privée

La mairie- maison commune- est installée dans un petit local à proximité de l’église. Cette localisation est fréquente dans de nombreux villages. (tandis  que les villes installent leur mairie dans un « hôtel de ville » qui peut accueillir des personnalités et leur offrir le gîte et le couvert.)   

La mairie n’est constituée que d’une seule pièce servant de bureau pour le secrétaire de Mairie, de salle… pour les archives, les réunions du conseil municipal, les mariages, la consultation du cadastre, de bureau de vote … Elle est appelée « maison commune » : la maison de tous. Cette mairie n’est ouverte qu’une journée par semaine et les autres jours uniquement pour les déclarations d’état civil (naissances et décès). Cette « maison commune » sera la mairie de Merlimont jusque 1953.   

Là se tiennent les réunions du conseil municipal. Le premier registre de délibérations du conseil municipal archivé en mairie de Merlimont est celui de l’an IX (1801) à 1825.

En 1801, le président du conseil est Jean Louis Guilbert (premier maire de Merlimont choisi par le préfet sur la liste des notables). Il y a 9 conseillers qui ont individuellement prêté serment, devant le président, d’être fidèles à la constitution. Ces conseillers sont Charles VINCENT, Philippe TROUDE, Pierre PAUCHET, Louis WACOGNE, Louis SERGENT, François DAUBREGE, André GUILBERT, Josse PETIT et Louis LAFILLE.  (RDCM-Séance du 15 pluviôse an 9 - Février 1801).

Les  délibérations portent sur les plantations d’oyats, l’entretien des rivières et ponts (grande Trinque et prés Mouillard). Demande est faite au conseil d’établir des contraventions pour les dégradations d’oyats qui provoquent la ruine des pâturages.

L’instituteur, le citoyen Charles Delacroix, devient secrétaire de Mairie.  (RDCM-Séance du 27 Frimaire de l’an onze – Décembre 1802)

Le conseil municipal est tenu de rendre compte au préfet. (RDCM-Séance du 30 pluviôse an onze – février 1803).

       Cette administration de la commune suivra les modalités imposées par la Loi et se poursuivra jusqu'à nos jours. Elle sera seulement interrompue durant la seconde guerre mondiale pendant l'occupation. 

                  

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